lundi, mars 30, 2009

insomnie + ronflements = <3 ?

Avez-vous déjà dormi dans la même pièce qu’un fieffé ronfleur ? Pas un ronfleur du samedi soir qui a trop bu, ni un ronfleur du mois de mars qui a le rhume des foins, non, je vous parle du véritable ronfleur quotidien. L’homme-tondeuse à gazon, un rottweiler asthmatique en fin de vie, un cancéreux des sinus, un robot dont la ventilation fut construite avec un moteur de 103.
Pour un être humain traditionnel, ça doit ressembler à une sorte de purgatoire. Pour un insomniaque c’est l’Enfer avec une majuscule s’il vous plait.
A l’origine, l’insomnie c’est ton cerveau qui, au lieu de se mettre en veille dès lors qu’il est à l’horizontal, se met à fonctionner avec autant d’entrain qu’un papi sur un solex qui s’apprête à entamer une ascension du Kilimandjaro. Ça pédale et ça pédale tout en sachant que cette pédalade est vaine. Un insomniaque qui se met au lit sait aussi que ses retrouvailles avec Morphée sont de l’ordre du fantasme.

Ajoutez donc à l’équation insomniaque le nombre de décibel émis pendant un concert de death metal : notre fameux Homme-tondeuse. Quatre heures plus tard tu ne dors toujours pas tandis que lui émet ce grognement infernal transpirant la satisfaction du repos du guerrier, la sérénité du sommeil du juste. Résultat du notre équation : insomniaque + homme tondeuse = capacité créative dédiée à la torture et à la cruauté * niveau de décibels.

Appliquée à la nuit du 29 au 30 mars 2009, notre théorème nous propose donc le résultat suivant : enfoncer un gonfleur là ou je pense et gonfler un coup sec pour voir si ça déboucherait pas quelque chose quelque part ; suturer des trous de nez ; y enfoncer des tampax (usagés ou non) ; y enfoncer des sarbacanes chargées de billes explosives ; enfermer l’homme tondeuse avec une laie en chaleur (ou une ourse); enfermer l’homme tondeuse avec un clodo qui arriverait peut-être à faire du souffle obstrué, obstiné et rauque un interlocuteur de choix, etc.

A 2h45 du matin, lorsque j’ai arrêté de faire ce joyeux inventaire, j’ai allumé la lumière sans aucun sentiment de culpabilité et d’ailleurs sans effet sur l’Homme-tondeuse qui ne sourcilla même pas. J’ai ouvert mon bouquin. Dix pages plus loin, je tombais là-dessus :

On n’a pas vécu
tant qu’on n’a pas été dans
un asile de nuit
avec juste une
ampoule
et 56 hommes
entassés
sur des lits de camp
où tout le monde
ronfle
ronflements
si
profonds
grossiers
incroyables ---
sombres
glaireux
obscènes
bruyantes
respirations
moins qu’humaines
jaillies droit de
l’enfer.

On craque
presque

devant
ces bruits
de mort
[…]

Charles Bukowski, asile de nuit, in Avec les damnés.

jeudi, mars 12, 2009

Un peu de douceur et de rose.

Je sais pas vous mais moi j’adore les plantes. C’est comme un animal de compagnie qu’on peut laisser crever sans culpabiliser. Une douce revanche sur la vie. Ceci-dit, j’ai toujours paniqué à l’idée d’en avoir une directement dans ma chambre ; des histoires de photosynthèse inversée la nuit, on en vient à ce que ton ficus te pompe ton oxygène et là tu meurs. Une histoire terrible.
Du coup, hier, alors que je retrouvais un morceau de buisson mort qu’un enfant espiègle avait mis dans mon sac, je me dis tout bas que ça ferait une chouette compagnie. Du coup à 21h, dans le jardin de la résidence se trouvait une ponette qui bombait un bout de plante et une boite de conserve.


lundi, mars 09, 2009

Hello, i’am Mac

Ce matin j’avais peur. Mon nouveau patron m’avait prévenu que mon poste de travail allait arriver d’Espagne en ce début de semaine. Une grosse machine m’a-t-il confié, un Mac.

Les Mac et moi, on n’a jamais été très copains. Déjà pour des raisons pratiques. Ces animaux là sont très mal équipés pour le jeu vidéo et sont moins polyvalents que nos bons vieux PC. Mais surtout parce que le fanatisme aveugle des partisans de Cupertino m’a toujours énervé au plus haut point. Le culte souvent injustifié qui plane autour de ces fameuses boîtes blanches m’exaspère. Inutile de vous préciser qu’étant graphiste lorsque je tombe, au détour d’une conversation, sur un collègue, il me regarde avec incompréhension. Ma non-passion pour la pomme n’est pas vraiment partagée dans mon environnement professionnel.

Néanmoins il était la, dans son carton, pour moi. Alors je l’ai sorti, j’ai branché le premier écran et appuyé sur son bouton. L’autre écran est resté dans sa boite, mon bureau étant encore trop petit pour l’accueillir. Alors me voila, avec lui… et c’est le coup de foudre. Il est puissant, très puissant. j'ai souri bêtement toute la journée je dois l'avouer. Son double coeur ronronne en rythme avec le mien. L’animal est beau il n'y a pas à dire, et il n’a même pas encore internet. Mais qu’est ce qu’on s’aime. Il est à moi, rien qu’à moi <3

Promis, bientôt je post utile.

dimanche, mars 08, 2009

Mes rêves c'est des blockbusters mais en mieux.

Cette nuit là j’étais un héros, un genre d’élu en devenir. Avec le physique du personnage principal de Final Fantasy VII, mais en brun. La grande classe. Il s’agissait de sauver une fille attaquée par des méchants pour des raisons qui m’étaient encore inconnues. Le combat était rude et violent avec des explosions. Mes grands pouvoirs psychiques me permettaient de projeter des wagons de trains tout tagués sur le méchant en question qui était une sorte de Transformers mais en mieux. Je saurais pas vous dire en quoi il était mieux, mis à part que moi je rêve de trucs qui ressemblent moins à des navets que Transformers.
Une fois la fille mise hors de danger, je me rendais compte qu’elle était plongée dans un genre de coma étrange, un coma provoqué par de grands pouvoirs qui me dépassaient un peu. Comme j’étais un héros humble, je dus me résoudre, pour sauver définitivement la fille, à faire appel à mon maître, incarné par la personne de Gandhi.
Pour atteindre Gandhi Sensei (car c’était son titre complet), je devais traverser une piscine. Sensei était allongé sur un transat de plastique, sur une ridicule serviette de plage, un peu à la manière nonchalante d’un Tortue Génial. De suite il comprit. Il m’annonça que la solution se trouvait en Enfer et que pour atteindre ledit Enfer, il devait passer par le fond de la piscine. Ni une, ni deux, il plongea et fonça. Une sensation de chaleur m’envahit, comme quand on fait pipi dans l’eau, sauf que je savais que c’était une chaleur cosmique et pas juste l’urine d’un enfant à la vessie encore mal maitrisée. L’eau commença à se teinter de noir, comme un immense bassin gagné par de l’encre de chine. Je savais qu’il fallait que je ferme les yeux, je hurlai la consigne aux baigneurs, et plaquai ma main sur les yeux de la fille, au cas où elle se réveillerait avant que mon maître ne revienne.
J’étais résolu à garder les paupières closes jusqu’à ce que Gandhi Sensei ne réintègre le monde des mortels avec les secrets de l’Enfer.

Sauf que mon frère m’a appelé à ce moment là et m’a réveillée. Adieu les secrets de l’Enfer. Léo si tu lis ceci, sache que tu as potentiellement gâché ma vie.

vendredi, mars 06, 2009

Philosophie et ragondins, un titre qui n'a aucun rapport mais que je trouve chouette.

« Pourquoi la vie c’est pas un film ? », me demandait naïvement l’ami Ketch, transi d’admiration devant un film (dont nous tairons le nom afin de garantir l’intégrité morale de mon confrère équidé). Il soulevait ainsi une grande question : pourquoi tant d’injustice, pourquoi l’absence de superpouvoirs ?
Dans ma grande mansuétude, en tant que sage toujours à l’écoute de la détresse des siens, je décidai, comme à l’accoutumée, de ne pas répondre. Effectivement lorsque l’un de mes disciples fait appel à mon érudition transcendantale, j’évite notamment de le décevoir avec une réponse laborieuse portant sur un éloge du temps, de l’Homme, de l’Homme dans le temps, du temps dans l’Homme. D’une part parce que ça a déjà été fait. Par des gens beaucoup plus efficaces que moi en ce qui concerne le pompeux. Et puis j’ai pas que ça à faire d’expliquer Bergson à des ploucs, vous aviez qu’à écouter votre prof de philo au lycée, ils étaient payés eux.

Cher lecteur, j’en viens à te donner un conseil existentiel qui pourra te sauver la vie en bien des situations : à un candide « pourquoi ? », au lieu de répondre un brutal « parce que », à la suite duquel tu tenteras de te faire croire à toi-même que ta propre pensée t’est intelligible, réponds donc un « oui mais non ». Une expression fort efficace ma foi, qui par son vide total de sens, t’offre l’opportunité d’un effet d’annonce aux espérances illimités ; cela te laissera le loisir de répondre parfaitement à côté de la plaque, et ce, en toute légitimité.

Explicitons mon propos grâce à un exemple introduit en introduction : reprenons notre cher Ketch là où nous l’avions laissé :
« - Dis moi Tatie souen souen, pourquoi la vie c’est pas un film ?
- Ouais mais non. »
Et voilà, libre à moi de divaguer sur le sujet lancé par cette âme innocente. Je vais maintenant vous retranscrire mon propos, que je reformulerai à l’intention du commun des mortels, le discours équidé n’étant accessible qu’à quelques élus.
- Ouais mais non (nous en étions là). Enfin si tu veux. Imaginons donc que la vie de chacun soit calquée sur la trame d’un film. Alors ta voisine d’en dessous qui simule un peu trop fort aurait une existence semblable à la carrière de Clara Morgane? Moui pourquoi pas.
Puis le connard en Cadillac que tu vois passer chaque matin lorsque tu grimpes dans un bus qui sent les pieds et dont le chauffeur écoute Nostalgie, lui, il hériterait d’un film à la James Bond : une vie exclusivement faite de péripéties, une voiture sans rayure, et même une fille à la fin.
Nous pourrions multiplier les exemples presque à l’infini. Mais restons rationnels deux minutes en injectant un peu de vie réelle dans ce monde imaginaire : tu crois franchement qu’avec ton ventre refusant de maintenir son expansion à la taille de ton jean préféré, ton aisselle malodorante et mal épilée pour madame, ton conjoint dépressif et amorphe, tu hériterais d’autre chose qu’un film d’art et d’essais suédois de quatre heures en plan fixe ? Sois lucide mon enfant, ta vie de merde te poursuivra où que tu ailles.

Imaginons autre chose : si non plus la vie de chacun, mais le Monde avec un grand M n’était qu’un gigantesque film dont le directeur de casting ne serait qu’un vieux barbu au sens de l’humour douteux, plus connu sous le sobriquet de Dieu. Dans la logique qui précède, les autres passeraient leur temps à se courir après, fusil d’assaut au poing, dénouant des intrigues terribles et portant secours à la veuve et à son orphelin. Mais toi dans l’histoire hein ? Tu crois honnêtement que tu serais autre chose que l’abruti d’épicier qui est toujours au milieu d’une course poursuite avec son étal de pommes ?
Bah non baby. Heureusement, ça pourrait être pire, tu pourrais être épicier dans un film suédois. Tu vois, tout n’est pas si moche.