mercredi, juin 03, 2009

Illuminations et autres mièvreries.

Cher lecteur, lectorat devrais-je même dire aux vues de votre nombre qui gonfle* aussi vite que le visage de Régine, as-tu déjà eu une révélation ?
Non bien sur, tu n’es pas Bernadette Soubirous. Moi non plus figure toi. Je n’aime pas trop les choses qui apparaissent comme des évidences, ça ne m’inspire que la méfiance. J’aurais plutôt tendance à me revendiquer partisane du doute, ce grand ennemi qui ouvre pourtant bien des portes. On se méfie trop du doute et moins des évidences. C’est pour ça que les politiques sont ce qu’ils sont… mais ce n’est pas le sujet.

A dix heures du matin, le premier livre que j’ai vendu s’appelait Henri IV et son auteur n’était ni plus ni moins que François Bayrou. C’est assez fou de concevoir que ce grand dadet d’un aérodynamisme discutable écrivit dans sa prime jeunesse des livres d’histoire, encore plus fou d’imaginer que quelqu’un l’achète un jour. Ce jour est venu. Plus tard j’ai fait « bip » avec le code barre de tout un tas de livre pour les renvoyer à leurs distributeurs, je jouais à la caissière mais en même temps je découvrais des noms d’auteurs jusqu’à lors inconnus, des titres improbables, des couvertures ringardes. Plus tard encore, parce que oui c’est une fatalité, le temps passe, j’ai rangé tout le rayon BD, reclassé tout ce bordel par ordre alphabétique parce que c’était un vrai bronx. Ca piquait les yeux, parce que les BD ne sont jamais du même format, jamais de la même couleur, jamais la tranche imprimée dans le même sens, parfois le nom de l’auteur caché dans un recoin obscur à cause d’un maquettiste fou. J’y ai trouvé des trésors, comme une édition américaine de Tank Girl que même LA librairie spécialisée en bandes-dessinées de Lyon avait été incapable de me dégotter, ou une autre qui s’appelle Jésus la terreur des zombies, et rien que pour ça j’ai eu un vieux sourire niais plaqué au visage toute la journée. Et quand je me faisais chier, je déambulais en regardant des tranches de tous ces arbres arrachés à leur Amazonie natale, broyés en pâte à papier, et étalé pour faire des pages. Je me sentais à la fois comme une minuscule bouse ignarde, et en même temps la puissance était à ma portée.

Voilà l’évidence du jour. Pour une fois dans ma vie, je me projette dans un avenir professionnel autre que découpeuse de nougat au pays imaginaire, dresseur de fauve en Patagonie ou vendeuse de lubrifiant à Sodome.
Je vous laisse donc savourer mon plaisir en compagnie de François Bayrou, et vous souhaite un avenir aussi casse-gueule que le mien.

* non je mens en vérité
























2 commentaires:

ketch a dit…

Vendeur de lubrifiant à Sodome c'est LE bon plan. Sinon ça rox du poney un boulot qui te plaît.

Bienvenue dans la France que se lève tôt, et qui consomme à foison ! A mort les étudiants ! A mort les étudiants ! Tous des hippies de merde !

Effix a dit…

Comme la ville est tombée (fait divers remontant à depuis peu), tu peux toujours en vendre à la Sorbonne.

Sinon Bayrou possède un doctorat d'histoire... Comme Terry Jones (ex Monthy Python, auteur de "Erik le viking")