samedi, mai 30, 2009

Au clair de la Moon

Dans cette période de festivals inutiles en tout genre, vous imaginez bien que Souen et moi sommes très débordés. Je rentre à peine du festival de Cannes alors que Souen fait ses valises pour Rolland Garros. Le temps joue contre nous.
Pedro Almodovar, je peux vous le dire, est vraiment un gros boute-en-train, et à part ses bonnes blagues à coup de coussin péteur, le reste des festivités était vraiment d’un emmerdant. Mais bon, un grand pouvoir sur le bon goût incombe, et décombe, de grandes responsabilités forcement.

Allez trêve de blabla, laissons place à l’image finie un peu à l’arrache parce que je commençais vraiment à avoir la flemme. Inutile de préciser que vous n'aurez donc pas de close-up sur les parties intéressantes de cette œuvre ou l'on peut apercevoir l'influence du lsd sur les choix colorimétriques de l'artiste.

Kind regards,

dimanche, mai 24, 2009

Rien en sert de dépérir, il faut teindre à point.

En cette chouette journée dominicale, créée par notre bien beau Seigneur pour nous laisser au moins vingt quatre heures pour cuver en paix, votre chère et tendre souen va vous enseigner l’art du rock’n’roll fusionné à l’esthétique du désespoir. L’un dans l’autre ça fonctionne comme une clope par-dessus un café.
Bref, situation initiale : tu t’es fait largué comme une merde sous de fallacieux prétextes, tu as foiré l’entretien d’embauche du boulot de ta vie, t’as vingt-cinq ans et tu es toujours puceaux ou autres situations catastrophiques qui ont un sérieux don pour te mettre dans un état d’irréversible prostration. Tu chiales ta mère, tu es triste, t’as pas envie d’être dans cet état mais ton cerveau ne te laisse pas le choix et tu tapisses ta piaule de mouchoirs sales en écoutant les chansons les plus désespérantes de Nirvana.
Bon point : tu écoutes Nirvana. C’est à ce moment là, quand tu comprends que la bonne musique vient rythmer la tristesse de ton pauvre petit cœur moribond, que tu réalises d’une part, que tout n’est pas perdu et d’autre part que tu as à nouveau quinze ans : tu es redevenu ce petit être qui ne contrôle ni ses glandes lacrymales ni son pénis et qui écoute nerveusement Marylin Manson en rêvant de la fin du monde. Etre un ado c’est seconde clé, après la musique. Parce qu’être un ado, avant d’être un petit merdeux qui a rien vu et rien pigé mais qui se croit le roi du monde, c’est avant tout la grande philosophie du « nique sa mère les conséquences ». Quand le nique sa mère commence à poindre dans ton cerveau, c’est que tu peux, que tu dois entamer la phase deux du processus de prise en charge du désespoir, non pour le décimer parce que c’est pas possible, mais pour le vivre avec panache.
La phase deux c’est l’action. L’action parce que tu sais que passer la journée en position fœtale devant TF1 en attendant que ça passe ne fera rien passer du tout ; pire, tu comprendras qu’en plus d’être triste tu es pathétique. Ça signifie qu’il faut trouver quelque chose à faire pour extérioriser. La première option c’est te foutre en l’air, mais bon à moins d’être Mike Brant, aucune légende ne se créera autour de ton nom parce restons rationnels, tu n’es personne. Donc soyons productifs, créons la légende avant d’en créer la fin.
La seconde option c’est le rock’n’roll. Et le rock’n’roll avant d’être musical, c’est d’abord physique : montre au monde à quel point tu es stupide et décadent, à quel point tu n’en as rien à foutre, à quel point au concours du plus con tu te classes dans le dans le top trois. Fais toi un tatouage où il y aurait écrit « fuck » quelque part, fait toi percer les parties génitales, ou teins toi les cheveux en orange à la veille d’oraux qui valideront ou non ton semestre, ou les trois à la fois. Ne demande son avis à personne, sauf si tu sais que cette personne abondera dans ton sens ou qu’elle te poussera plus loin.
Deux heures plus tard, tu douteras. C’est normal, ne panique pas. C’est le moment où il faut que tu assumes, c’est toujours un peu difficile, mais on s’en sort. Il te faut juste un point de vue extérieur qui par-dessus tout les autres métamorphosera ton expérience du rock’n’roll pour faire de toi une allégorie de la victoire de l’absurde sur le Mal avec une majuscule. Pour ce faire je te conseille en toute humilité de courir dans un cinéma, de prendre ta place pour « Good Morning England » et de passer deux heures à t’entendre dire que le rock c’est la vie. Après quoi, tu seras certain que même si tu as gâché ta vie en te faisant tatouer « nictamère » sur le front, tu l’auras fait pour les bonnes raisons.






samedi, mai 23, 2009

Une histoire de vomi

C’était un soir, j’étais ivre morte, sur une péniche, avec A. et d'autres potes. Je sais pas combien de litres de bière et de morito j’avais bu, mais ça tanguais, et c’était pas juste le bateau. Alors je me suis tirée, je sais pas trop si j’ai prévenu, mais il fallait que je dégage avant de plus en être capable. Je me suis trainée de la Guillotière jusqu’au cours Lafayette, ça allait que je connaissais le chemin par cœur, que j’ai pu me mettre en pilote automatique pour aller jusqu’à l’arrêt de bus, attendre la navette de nuit, qu’elle me rapproche de la maison. Je sais pas quelle heure il était, mais il faisait froid, la navette passais pas avant une quarante cinq minutes, c’était la loose. Je me suis assise devant la vitrine d’un opticien, et devant cette vitrine, il n’y avait pas de marche qui aurait fait office de siège, juste une barre de métal, sur laquelle tu pose ton derrière, qui croise à la perpendiculaire la raie de ton cul et qui te fait te prendre pour une carte au trésor parce que ça fait une croix. Mais ça faisait mal quand même. A un moment j’ai du me lever parce que non seulement mes fesses étaient sciée selon une latitude absolument pas prévue à cet effet, mais il fallait que je vomisse. J’ai tourné, à l’angle de la poste, il y avait une camionnette rouge et gigantesque. Je me rappelle avoir pensé que j’étais en train de vomir à côté de la camionnette du père Noël. Voilà, je retournai sur ma barre de métal inconfortable, je mourrais de froid, j’étais un peu livrée à moi-même et je luttais contre l’envie de m’endormir là comme une clocharde. Puis deux types sont passés, ils m’ont regardée, ils ont fait un mètre ou deux, son revenu en arrière, m’ont demandé si je voulais pas la fin de leur frite qui leur restait de leur Mcdo, et je les ai prises parce que j’en avait besoin et que c’était de l’ordre du miracle que des frites débarquent comme ça de nulle part, pour attendre mon bus avec moi, pour me mettre un peu de nourriture dans le bide, pour me dire que l’humanité n’est pas si dégueulasse et que ça arrive que des gens soient sympa avec toi.

vendredi, mai 15, 2009

Je geins et je vous merde.

Cher monde.

Je sais que tu suis ma vie avec avidité tellement que c’est passionnant et que ça te fait frétiller dans ton slip kangourou ou dans ta culotte qui a plus d’élastiques tellement qu’elle est vieille, mais en ce moment c’est un peu la loose. Genre quand t’as des exams ; ça fait quand même depuis le collège qu’on a des interros, des devoirs-maisons, des oraux et pourtant la dose de boulot qui s’accumule sur ton dos sans trop que tu y fasses gaffe à toujours ce même pouvoir d’étonnement sur ton petit être. Du coup tu te retrouves toujours sidéré devant ton incapacité à ne pas faire les choses à la dernière minute.

Donc en ce moment c’est la dernière minute. Au point qu’au lieu de boire l’apéro avec mes copains je me cogne une dissertation de littérature médiévale. Alors ça aurait pu être rigolo, parce qu’au début je croyais que je devais bosser sur un passage où ils mettent la tête d’un nain dans un trou pour lui faire révéler que le roi a des oreilles de cheval. Il y avait une histoire d’équidé dedans, rapport au Poniclub, je me disais que ça aurait pu être sympa. Mais je suis une gourdasse et en fait je dois pondre une réflexion sur une confession auprès d’un ermite. Plus de poney, donc plus drôle, mais alors plus drôle du tout.
En plus demain matin, au lieu de crouter avec Nutella, Café et Clopes (mes meilleurs potes) devant Wakfu, je dois aller à un rattrapage de cours d’un prof qui n’assume pas bien son fait de grève et qui culpabilise. Alors il veut quand même nous inculquer des zestes de son savoir transcendant. Moi je me demande si on peut porter plainte pour « empêchage de regarder Wakfu et culpabilité dissimulée sous des faux airs de déontologie ».
Ayant donc la tête dans les devoirs tel un nain dans un trou, je somatise en ayant mal à ma cheville droite, mais je crois que ce matin c’était ma cheville gauche qui souffrait. Petite compensation, je peux gueuler sur les gamins à foison parce que j’ai une excuse, trop de pression tu comprends, et du coup ils me complimentent : « Swann, t’es méchante comme une pirate. » HIiiiiiiiiii. Ah et oui, je crois aussi que je me nique l’estomac, ou l’intestin, je sais pas trop dans quel sens c’est ces machins, à grand coup de café, mais ça va, si je fais un ulcère j’ai une copine qui a soudoyé des grossistes en bonbons, on pourra combler le trou avec du nougat.

lundi, mai 11, 2009

Oh la la la

Je vous rassure de suite, je pense que se bandeau fait en catastrophe ne tiendra pas longtemps. En fait cela fait un moment que j’étais censé en faire un nouveau, mais malgré tous mes efforts, l’inspiration ne venait pas. Après moult cigarettes, cafés, et brainstorming avec l’amie Souen, j’ai décidé de poster cette daube.

Je tenais à expliquer mon geste. Et comme preuve de ma bonne foie, et pour vous prouvez que, oui des fois, je travaille un peu a la maison pour le plaisir, je vous offre le début d’une illustration. Prions pour qu’un jour je vous en offre la fin.


samedi, mai 02, 2009

Me, Myself and Franquin

Je sais pas si l’image de Gaston Lagaffe en train de dormir dans une grotte faite entièrement de livres vous évoque quelque chose, mais personnellement, elle m’a fait toujours fait rêver. D’abord dans une mesure assez discrète, comme un petit fantasme ou une image sécurisante. Puis quand je suis partie de BTS pour aller me réalphabétiser à la fac elle a commencé à devenir plus présente. J’ai à nouveau eu le temps d’ouvrir des bouquins, de découvrir tout un tas d’histoires ou de textes, de comprendre tout ce que l’univers comprenait d’arbres coupés, réduits à l’état de pâte, puis transformés en pages, puis reliés avec des couvertures plus ou moins laides que je ne connaitrai jamais. Voilà deux ans que la petite fantaisie de Franquin est devenu un but existentiel, qui me donne l’espoir de finir mes jours dans un igloo de bouquins tout à fait fascinants, tout à fait médiocres, tout à fait normaux ou tout à fait extraordinaires. J’ai découvert que c’était possible grâce à une librairie lyonnaise dont l’entrée est constituée d’une arcade entièrement fait de livres divers et variés qui a transposé une petite case dessinée en morceau de réalité. Et aujourd’hui, je m’approche du but puisque monsieur le propriétaire de l’endroit m’a engagée comme stagiaire. Aleluja.