dimanche, mai 24, 2009

Rien en sert de dépérir, il faut teindre à point.

En cette chouette journée dominicale, créée par notre bien beau Seigneur pour nous laisser au moins vingt quatre heures pour cuver en paix, votre chère et tendre souen va vous enseigner l’art du rock’n’roll fusionné à l’esthétique du désespoir. L’un dans l’autre ça fonctionne comme une clope par-dessus un café.
Bref, situation initiale : tu t’es fait largué comme une merde sous de fallacieux prétextes, tu as foiré l’entretien d’embauche du boulot de ta vie, t’as vingt-cinq ans et tu es toujours puceaux ou autres situations catastrophiques qui ont un sérieux don pour te mettre dans un état d’irréversible prostration. Tu chiales ta mère, tu es triste, t’as pas envie d’être dans cet état mais ton cerveau ne te laisse pas le choix et tu tapisses ta piaule de mouchoirs sales en écoutant les chansons les plus désespérantes de Nirvana.
Bon point : tu écoutes Nirvana. C’est à ce moment là, quand tu comprends que la bonne musique vient rythmer la tristesse de ton pauvre petit cœur moribond, que tu réalises d’une part, que tout n’est pas perdu et d’autre part que tu as à nouveau quinze ans : tu es redevenu ce petit être qui ne contrôle ni ses glandes lacrymales ni son pénis et qui écoute nerveusement Marylin Manson en rêvant de la fin du monde. Etre un ado c’est seconde clé, après la musique. Parce qu’être un ado, avant d’être un petit merdeux qui a rien vu et rien pigé mais qui se croit le roi du monde, c’est avant tout la grande philosophie du « nique sa mère les conséquences ». Quand le nique sa mère commence à poindre dans ton cerveau, c’est que tu peux, que tu dois entamer la phase deux du processus de prise en charge du désespoir, non pour le décimer parce que c’est pas possible, mais pour le vivre avec panache.
La phase deux c’est l’action. L’action parce que tu sais que passer la journée en position fœtale devant TF1 en attendant que ça passe ne fera rien passer du tout ; pire, tu comprendras qu’en plus d’être triste tu es pathétique. Ça signifie qu’il faut trouver quelque chose à faire pour extérioriser. La première option c’est te foutre en l’air, mais bon à moins d’être Mike Brant, aucune légende ne se créera autour de ton nom parce restons rationnels, tu n’es personne. Donc soyons productifs, créons la légende avant d’en créer la fin.
La seconde option c’est le rock’n’roll. Et le rock’n’roll avant d’être musical, c’est d’abord physique : montre au monde à quel point tu es stupide et décadent, à quel point tu n’en as rien à foutre, à quel point au concours du plus con tu te classes dans le dans le top trois. Fais toi un tatouage où il y aurait écrit « fuck » quelque part, fait toi percer les parties génitales, ou teins toi les cheveux en orange à la veille d’oraux qui valideront ou non ton semestre, ou les trois à la fois. Ne demande son avis à personne, sauf si tu sais que cette personne abondera dans ton sens ou qu’elle te poussera plus loin.
Deux heures plus tard, tu douteras. C’est normal, ne panique pas. C’est le moment où il faut que tu assumes, c’est toujours un peu difficile, mais on s’en sort. Il te faut juste un point de vue extérieur qui par-dessus tout les autres métamorphosera ton expérience du rock’n’roll pour faire de toi une allégorie de la victoire de l’absurde sur le Mal avec une majuscule. Pour ce faire je te conseille en toute humilité de courir dans un cinéma, de prendre ta place pour « Good Morning England » et de passer deux heures à t’entendre dire que le rock c’est la vie. Après quoi, tu seras certain que même si tu as gâché ta vie en te faisant tatouer « nictamère » sur le front, tu l’auras fait pour les bonnes raisons.






5 commentaires:

Mocki a dit…

HAHAHA!!!! (Pour ne pas dire "Kikoulol")
En fait, j'ai pas vraiment de commentaires à faire, juste... que t'es très forte pour justifier l'injustifiable, pour donner une tournure logique à un acte qui, en soit, n'a rien de logique.

Et c'est ÇA QU'EST BON!!!!!

C'est ça le cheveu thérapeutique!

Effix a dit…

Je t'aime, épouse moi.
Je me pochtronnerai et tu me jettera la vaisselle sans cesse renouvelée grâce au Franprix du quartier!

En gage d'amour j'ai tatoué "Dik" sur mes partie génitales, qui arborent fièrement une crête fushia, et au bout desquelles pendent un diams. Parce qu'on peut-être trash mais classe...

souen a dit…

Désolée j'ai pas de carte de fidélité Franprix.
c'est moche la vie des fois.

Effix a dit…

Tant pis. j'irai me jeter.

ketch a dit…

"à quel point au concours du plus con tu te classes dans le dans le top trois"

Toute ma vie.