dimanche, novembre 23, 2008

Crame ton individualité

On est dimanche et je suis toujours à quinze grammes. La descente est longue et douloureuse, pleine de rhumatismes, je me fais vieille.
Hier on m’a proposé d’aller à une free raclette party. J’avais pas envie. Pleins d’inconnus ; c’est pas rassurant les inconnus. Ils seront peut-être chiants et si je m’ennuie alors que ma coloc’ ne s’ennuie pas je pourrais pas partir. Ça ressemblait à un piège. Alors j’y vais.
Là bas les inconnus se sont mis à me raconter qu’en fait ils m’étaient familiers. L’une d’entre elle m’avait acheté une crêpe verte il y a quatre ans, lorsque ma classe en avait vendues de toutes les couleurs pour financer un voyage à Paris. Certaines avaient fréquenté cette même classe, quelques années après moi. Une autre encore suivait un cursus identique au mien. Une fille rare puisqu’en France, actuellement nous sommes au maximum trente à être inscrits dans cette licence. Hystérie de s’être trouvée.

Puis, il y eu l’homonyme. Dans la réalité je m’appelle Swann. J’en suis très fière parce que j’ai toujours rêvé de porter un prénom masculin, comme Georges ou John, jusqu’à ce que je réalise que c’était déjà le cas. Et il y a cette fierté d’être identifié par un mot qui ne désigne personne d’autre. Les Swann de la planète n’étaient que des mythes lointains qui dont l’existence restait virtuelle. C’est alors que : « Bonsoir, enchantée, moi c’est Swann » ; « Bonsoir enchanté, Swan également ». J’avais l’impression d’être dans un film de science fiction. Ça y était, j’avais touché mon double cosmique de dimension parallèle, j’allais maintenant disparaitre, happée par un vortex tridimensionnel.
En fait on a juste dansé le disco ensemble et chanté du Marilyn Manson avec un québécois. Après je suis rentrée et là je suis en direct de mon fauteuil, éminemment perturbée de ma duplicité récemment découverte, et j’te jure que ça fait bizarre de savoir que t’es pas unique. Après, si tu t’appelles Jean, François, Marie ou Caroline, bah tu peux pas comprendre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai rencontré un swann, né en 1986 comme toi, en aout, comme toi. quand je lu ai dit que je connaissais "une" swann, il a hurlé, demandé l'année de ta naissance. en 1986, vous ne seriez que 3, j'en connais deux... :)

souen a dit…

SCANDALE!
BRULE LE!!
SINON ON SE CROISERA ET JE SERAIS ENCORE ENVOYEE DANS UNE DIMENSION PARRALELE!!!

hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!