dimanche, novembre 30, 2008

Cramez moi, mais cramez moi!

Samedi soir, un moment très important dans la vie d’une souen. Un samedi soir que j’ai passé à m’humilier moi-même lorsque je prenais la peine de m’extraire mentalement de mon corps pour avoir un peu de recul sur la situation : canapé + bière + drogue + pate à sel + émission minable où des gens font des puzzles en direct. Voilà, un superbe instant de souen contre ses propres démons d’épaule gauche, la flemme, la rhinopharyngite, la flemme, la paresse, le pas envie et le pas le goût. Le pire ordinaire où tu te regardes du coin de l’œil en faisant croire que c’est juste un coup d’œil comme ça et bam, t’as ouvert la boite de Pandore en fait et tu te rends compte que tu deviendras jamais Beethoven. Ou Picasso. Ou n’importe quel autre.

Après tu veux aller geindre pour un oui ou pour un non. Bouh j’ai pas de fric pour aller boire des bières coupées à la pisse dans des bars où j’arriverai même pas à serrer de toute façon. Bouh monde de merde on est dirigé par des cons qui veulent pas me donner le pouvoir. Bouh je vais dans le mur et en plus je suis en train de construire mon propre solex à moteur hydraulique pour m’y vautrer à pleine allure. Bouh.

Et encore après, le pire extraordinaire débarque dans la vie des autres, autres auprès desquels tu comptais bien chialer ta mère. Des trucs moches de mort moche et d’abandon moche, des trucs qui font ouvrir une Leffe à 9h du matin. Toi tu te dis que tu ferais mieux de fermer ta gueule parce que ces gens là doivent supporter leur pire extraordinaire en plus d’eux-mêmes, et dieu sait qu’un soi-même c’est lourd.

Alors comment concilier la cohabitation entre sa propre louze et le débarquement de la merde des autres ? Avoir un blog pardi ! Là tu peux geindre dans le vent, tu es débarrassé et libre, et ceux qui ne veulent pas lire peuvent aller faire du tricot parce qu’ils sont pas obligés de te subir non plus.

Non mais parce qu’il faut que je raconte. Sache lecteur que ma vie se résume à un néant sentimental comparable au vide dactylographié qui comble cette page à fond vert.Vendredi j’étais malade, et des mères irresponsables m’avaient confié leurs gosses. J’étais faible et anesthésiée par la fièvre, le papier de verre qui avait élu domicile dans ma gorge et mes sécrétions qui tentaient de s’échapper sans mon aval de mes trous de nez. Et trois gamins de moins de cinq ans. Et l’envie terrible de mettre ma tête sous les roues d’un bus pour au moins ne plus entendre de cris ou de « ééé poukoiiiiii ??? ».

Arrivée dans l’immeuble, je maintiens la porte de l’ascenseur depuis trois bonnes minutes, incapable de faire preuve de fermeté, à un demi-centimètre de me mettre à genou en pleurant pour les supplier d’arrêter de courir dans tout les sens en hurlant que je suis «une renifleuse péteuse ».

Lorsqu’entre dans l’immeuble, un homme genre presque sublime sauf qu’il avait le sourcil qui dépassait au milieu du sourcil, the Emmanuel Chain way of life, et que genre ça voulait dire qu’il faisait pas exprès d’être beau vu qu’il se préoccupait pas de son sourcil. Magique nonchalance. Et je me voyais déjà la veille de l’adoption de notre premier lapin nain lui demander de s’épiler son sourcil pour parachever notre bonheur extatique.

Bref, le voilà ti pas en train de dire aux morveux « d’obéir à maman ». « Non c’est nounou ». « Oh je me disais aussi que vous faisiez pas trois enfants ». Rires niais. Les merdeux montent finalement dans l’ascenseur vers l’échafaud. « Ils sont beaux ces enfants ». « Ouais. Si c’était les miens je me la raconterais grave tellement qu’ils sont beaux ». « Les votre seront dix fois plus beau vous verrez ». Rires niais. On dit des trucs à propos de froid, de thé, de maladie, de plaid et de tout un tas de truc de mamies. Il sort. J’ai envie de pleurer. Adieu Monsieur rayon de soleil de ma journée.

Deux heures plus tard, les mères sont redevenues conscientes de leurs actes et ont repris leur progéniture, me laissant libre devant un week-end qui s’annonçait déjà pourri. Ding. Ascenseur. Et là, oh miracle de mon existence, maxibogosse un peu velu facialement pour pas être trop parfait est là. J’étais Bernadette Soubirous. Il était Jésus. Ou la vierge. Je sais plus.

« Alors on a fini sa journée ? » . « Ouais heureusement ». « Vous habitez loin ? ». Rires niais. Puis fin de l’extase. Non je n’habite pas loin. J’habite même juste en face. Seulement la rue à traverser. Je ne pourrais pas vous faire un air de pauvresse en détresse pour savoir si vous voudriez pas faire un détour en voiture pour ramener mes beaux yeux à bon port. Je ne pourrais pas vous offrir un thé et un plaid alors que vous m’avez avoué être un vous aussi un grand-père qui kiffe les thés et les plaids et même que tu m’as parlé bouillotte mon bel inconnu. Ce soir, comme tous les soirs, je ne niquerais donc pas.

En contrepartie, lorsque j’ai fait cuire un superbe phallus en pate à sel fabriqué de mes blanches mains, j’ai tout de même pu dire «ma bite durci ». Tout n’est pas perdu.

4 commentaires:

ketch a dit…

HAHAHAHAHA génial, j'ai vraiment choisi la parfaite poney pour cohabité avec moi.

Tu devinera jamais qui j'ai vu samedi. Un certain globill un truc comme ça... Il gribouille un peu je crois. Il est pas vraiment connu encore, mais je pense qu'il a un peu de talent. Il a insisté pour me faire un dessin sur un libre a moi, j'ai cédé le pauvre tu me connais.

Unknown a dit…

Votre vie est passionnante. Moi quand je croise un voisin je pense juste à chier devant sa porte pour qu'il marche dans ma merde comme j'ai marché dans celle de son enculé de chien qui en fout partout et qui gueule la nuit pour me faire chier.
J'aurais jamais la chance de rencontrer une belle femme monosourcil sur laquelle fantasmer en cuisant des paires de balloche en pâte a sel.

souen a dit…

Je sais pas qui était ce type. Peut-être qu'il habite même pas l'immeuble. Peut-être même que c'est l'amant de la concierge. Et là je l'aurais dans le cul Lulu. Enfin non, justement.

KRMZ a dit…

Souen, je dois venir jusqu'ici pour te lire et je me délècte! Moreover j'ai tout un tas de phrases sur les bites citées par toi en l'an 2004, de temps en temps avec ma colloc Joy on les relis et bordel on se marre! Merci